L'heure de l'apéro chercheur #1 // A l’origine du Mal, la Sorcière

A l’origine du mal, la Sorcière
Inquisition et chasse aux sorcières

Par Ana CONDE, Nantes Université – Laboratoire de recherche CRINI

Pure création de l’esprit, la sorcière de l’époque moderne que l’on retrouve sur le banc des accusées de sorcellerie diabolique dans les tribunaux inquisitoriaux espagnols, au début du XVIe siècle, est la proie d’une machination.  L’Église, les écrits des théologiens, les démonologues et les inquisiteurs ont fabriqué le concept de la sorcière moderne de toutes pièces. Le mythe de la sorcière diabolique englobe un certain nombre de représentations (suceuse de sang, fornicatrice, jeteuse de maléfices...), voire de réalités préexistantes, que les démonologues ont enfermées en une seule figure.

L’analyse des procès de sorcellerie soumis aux tribunaux inquisitoriaux espagnols permet de dresser un constant éloquent : il s’agit d’une hérésie intrinsèquement féminine. Mais comment expliquer que seules les femmes aient été incriminées ? Nous nous efforcerons de répondre à cette question tout en dressant le portrait-robot de la sorcière moderne.
 

Ana Conde

Maîtresse de conférences à Nantes Université depuis 2009, Ana Conde est spécialiste d'histoire et civilisation de l'Espagne moderne et contemporaine. Elle est l'auteure d'une thèse sur la chasse aux sorcières dans l'Espagne inquisitoriale, qu'elle a soutenue à Paris IV- Sorbonne en 2005. Elle a notamment codirigé et/ou participé à la publication d'ouvrages sur l'Inquisition et la répression de la sorcellerie en Europe occidentale, à l'époque moderne.